San Marcos Sierra: on prévoyait une semaine, on y est resté deux...
San Marcos Sierras, province de Cordoba
Partis le lundi 11 Avril au matin de Buenos Aires après une première semaine riche mais fatigante, nous prenons la direction de San Marcos Sierra, à 150 Km au nord de Cordoba, qui se situe elle-même environ à 700 Km de Buenos Aires! Après 12h de bus et une nuit à Cordoba (dont nous gardons en souvenir quelques piqures de puces..) et de nouveau 3h de bus, nous sommes arrivés mardi 12 Avril vers midi à San Marcos. Nous avons pic-niqué sur la place de San Marcos en compagnie des chiens de rue et ensuite, direction Serenata, à 3km, chez German, le mexicain que nous avons rencontré à Buenos Aires. 3Km, chargés comme nous l'étions, c'est environ 2h de marche, sans compter les pauses...
Enfin, dans l'après-midi, nous avons découvert le lieu tant attendu.
German, ancien prof en californie pour les jeunes immigrés mexicains qui a décidé de changer de vie de se mettre en accord avec ses valeurs. Il s'est alors installé il y une dizaine d'années à côté de San Marcos, où, grosso modo, tout le monde partage une vision commune de la vie, en harmonie avec la nature et favorisant le bien vivre ensemble.
German accueille sur son terrain Angel, 73 ans, vivant dans sa caravane, à côté de son cheval (El Caballo, son bébé, son frère). Vieux révolutionnaire et marxiste rêveur, il nous a lui-même accueilli, à sa façon, et nous a livré, petit à petit, une partie de son histoire. Notre papy argentin, nous ne l'oublierons pas!
Premières surprises car si German nous avait parlé de son lieu de vie, nous ne nous attendions pas à autant de simplicité: le peu d'électricité disponible est fournie par un panneau solaire, l'eau courante est tirée au puit par un moulin à vent, cuisine au feu de bois et chauffe-eau artisanal, au feu de bois lui aussi. Le linge se lave bien évidemment à la main. Le terrain est en grande partie laissé dans son état naturel. Nous avons quand-même trouvé un endroit où planter la tente et un autre où tendre le hamac pour les siestes quotidiennes au soleil (quand il y en a). Les repas quotidiens se font à base de "rucula" et "chicoria" en salade (roquette et chicorée, bien amères s'il vous plaît!) et de pois, haricots et riz bio achetés aux producteurs d'à côté. Sans oublier les chapatis (galettes de blé,maïs, avoine et eau) au petit déjeuner. Nous avons quand même enrichi l'ordinaire d'un morceau de poulet ou de boeuf de temps en temps parce qu'on a pas encore décidé de devenir Vegans!
Les journées se sont écoulées d'une manière assez semblables tout au long de ces deux semaines: 2 à 4h de travail quotidien pour ramasser la salade du midi, les papas (patates), batatas (patates douces) et autres zanahorias (carottes), désherber le "champ" (que l'on appelle ici "Camas", "lits"), retourner la terre et étaler le compost pour pouvoir semer les cultures hivernales : Acelgas (bettes), en partie pour nourrir les poules pendant l'hiver, et... Rucula et Chicoria, pour changer...
Sans oublier bien sur d'aller couper du bois pour la douche et la popote.
Fameuse cuisine au feu de bois, grâce à laquelle nous avons réalisé notre premier Dulce de Leche (confiture de lait), qui nous aurait pris une heure selon la recette et qui nous a tenu la jambe 4h durant, jusqu'à 3h du mat'! Et même un pot au feu pour faire découvrir un peu de comida francesa pour German et Angel.
Quelques photos de nos excursions hors temps de travail, quand on allait pas boire un coup au village (faut pas déconner!), la colline d'à côté où l'on a fait une drôle de rencontre, la rivière...
Et bien sur, le village, entre rencontres, cours de tango et salsa, jam session (bœuf musical) où chacun est invité à participer au concert et beaucoup d'autres moments que l'on partagera une autre fois...
Après deux semaines passées avec German et Angel, nous partons sans savoir où nous allons dans l'immédiat, avec en objectif Tunuyan, au sud de Mendoza.
Nous prenons la route car il nous semble avoir fait un tour d'horizon de San Marcos et ressentions un début de routine, signe du départ, mais nous repasserons (nous nous sommes allégés d'un sac que nous avons laissé en pension chez German). Un repas mexicain nous est promis lors de notre prochain passage!
L'espagnol rentre petit à petit, avec des jours avec et des jours sans. Nous comprenons quand même de mieux en mieux, avec des difficultés toujours quand les gens parlent trop vite.
Nous nous préparons à rentrer dans l'hiver et allons rentabiliser nos gros manteaux. En effet, la température chute depuis deux jours et tout ceux à qui l'on dit que nous allons à Mendoza nous font tous la même remarque: "Mendoza? Muy lindo pero muy frio!"
Sur ce, hasta pronto amigos! Prenez soin de vous, nous on prend soin de nous!
Muchos besos